Les antidépresseurs contre l’insomnie
Plus d’un tiers de la population française déclare avoir souffert, au moins de manière épisodique, de troubles du sommeil au cours de leur vie. Outre les conséquences difficiles voir dramatiques qui peuvent résulter du syndrome d’apnée du sommeil dont nous parlons régulièrement sur ce site, d’autres pathologies comme l’insomnie chronique ou le somnambulisme peuvent également être à l’origine d’importants effets nocifs sur la qualité de notre sommeil, et plus généralement impacter considérablement notre qualité de vie. Cet article vous propose de vous informer davantage sur le trouble de l’insomnie et sur les traitements médicamenteux, principaux protocoles utilisés dans le traitement de cette pathologie, peu reconnue et pourtant extrêmement répandue. En effet, si de nombreuses personnes sont soumises au problème d’insomnie, cela est généralement dû aux différents événements de la journée ou de leur mode de vie. Parmi les méthodes de traitement médicamenteux, les antidépresseurs constituent une véritable solution pour améliorer le sommeil même si ceux-ci, ne sont pas exemptés d’effets secondaires.
La dépression et le manque de sommeil, causes principales de l’insomnie.
La dépression se manifeste sous plusieurs symptômes parmi lesquels l’on peut retrouver les troubles du sommeil. En effet, les personnes souffrant de dépression peuvent rencontrer des problèmes d’insomnie, un dérèglement des cycles du sommeil capable de nuire au quotidien. Les insomnies peuvent entraîner des bouleversements au niveau de la chimie du cerveau et des neurotransmetteurs. Réciproquement, leurs symptômes sont parfois similaires à ceux de la dépression. Il est à noter que les troubles de sommeil peuvent s’aggraver lorsque le patient est soumis à l’utilisation d’un médicament pour dormir.
Les différents types d’antidépresseurs contre l’insomnie
Il existe plusieurs types d’antidépresseurs assumant différentes missions. Découvrez ici les différents antidépresseurs contre l’insomnie à choisir selon l’efficacité, la tolérance et les goûts du patient.
- Inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine (ISRS)
Cette famille de médicaments est généralement le premier choix pour combattre non seulement l’insomnie, mais aussi la dépression ou encore des troubles anxieux. Il faut retenir que les effets indésirables provoqués par ces médicaments sont bien plus faibles comparativement à d’autres antidépresseurs.
Par ailleurs, les effets secondaires les plus courants sous la prise de ces médicament pour dormir peuvent être liés aux vomissements, aux nausées, à la diarrhée, à la sécheresse de la bouche, à l’anxiété, à la prise de poids ou à la baisse de libido. Cette option peut également engendrer les sensations de nervosité, des rêves intenses et des cauchemars.
- Inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSN)
Le marché propose une grande variété de médicaments pour dormir de types IRSN capables de lutter efficacement contre différents problèmes. Des troubles du sommeil à la dépression en passant par la douleur chronique ou encore les difficultés liées l’anxiété. Toutefois, les effets secondaires n’en manquent pas ici également. Parmi ceux-ci, on retrouve la somnolence, les nausées, les étourdissements, la fatigue ou les problèmes sexuels. Les IRSN peuvent accroître la tension artérielle lorsque la dose devient plus importante.
- Antidépresseurs noradrénergiques et sérotoninergiques spécifiques (ANSS)
Cette classe de médicaments procure l’effet sédatif le plus accentué. Cela constitue sans doute un avantage pour les patients souffrant d’insomnie ou même d’anxiété évoluée. De plus, il s’agit d’un remède qui stimule l’appétit. Toutefois, ces antidépresseurs provoquent certains effets secondaires, dont la prise de poids ou la somnolence.
Les antidépresseurs cycliques, un traitement recommandé contre l’insomnie.
Très efficaces, les antidépresseurs cycliques sont reconnus pour leurs effets positifs contre l’insomnie, la dépression, la douleur chronique, le trouble bipolaire et autres. Comment fonctionnent-ils ?
La dépression est généralement entraînée par un déséquilibre chimique au niveau du cerveau, ce qui conduit à une anomalie dans le processus de communication entre les différentes cellules nerveuses. Ces messages sont transmis par des produits chimiques appelés neurotransmetteurs. Véhiculés d’un neurone à un autre, ces messages chimiques peuvent avoir un impact sur votre façon de réagir et votre état.
Les antidépresseurs cycliques ont pour missions d’empêcher la réabsorption de neurotransmetteurs dénommés norépinephrine et sérotonine. En réalité, l’organisme humain a besoin de ces deux éléments pour un fonctionnement normal. Une quantité assez élevée peut provoquer l’anxiété alors qu’une faible quantité peut prolonger la dépression.
Puisque les ATC constituent un obstacle pour la réabsorption de routine de ces neurotransmetteurs, une libre circulation dans le sang se révélerait impossible. Ainsi, si vous avez des problèmes de dépression ou d’insomnie, un rétablissement des niveaux de noradrénaline et sérotonine peut être une solution pour améliorer les symptômes.
La durée d’un traitement sous antidépresseur
En commençant le traitement grâce à un antidépresseur, vous devez vous assurer de pouvoir tolérer ses effets indésirables. Cette équation peut être résolue dès les toutes premières semaines. Ensuite, il faut déterminer si le médicament est capable d’améliorer votre insomnie. Sachez que les améliorations chez un patient souffrant d’insomnie peuvent se faire remarquer dans un délai de 2 à 4 semaines. Avant d’espérer un rétablissement complet, il faudra étendre le traitement sur 6 à 12 semaines.
Si votre médicament produit les effets désirés, votre médecin peut vous conseiller de continuer sa prise durant 6 à 9 mois. En arrêtant très tôt le traitement avec les antidépresseurs, il est fort probable que les symptômes de dépression et d’insomnie apparaissent à nouveau. Dans certains cas, le mieux serait de prolonger la durée du traitement sur 1 an. Vous vous demandez sûrement comment déterminer la durée de votre traitement ? Une astuce est de vérifier si à chaque arrêt de la prise de votre médicament, l’insomnie refait surface. Si c’est le cas, il serait judicieux de continuer le traitement sur une longue durée.
Par ailleurs, il est vrai que les antidépresseurs ne créent pas une dépendance, mais ils sont à même de provoquer des effets de sevrage après un arrêt de traitement. Ceux-ci apparaissent souvent si le patient stoppe tout d’un coup. Ce qui se manifeste par la présence de douleurs musculaires, les maux de tête, de sensations de décharge électrique, de diarrhée ou de frissons.
Comme pour l’apnée du sommeil notamment, la pose d’un diagnostic et la mise en place d’un protocole de soin adapté doivent être exclusivement pris en charge par un professionnel de la santé, spécialisé dans les troubles du sommeil. Pour toute question ou information supplémentaire, n’hésitez pas à prendre contact auprès du Centre du Sommeil le plus proche de chez vous.